La crise sanitaire frappe plus durement l’activité à Montréal au deuxième trimestre, mais les conditions de marché demeurent très favorables aux vendeurs et à la croissance des prix
21 juil. 2020Communiqué de presse de l'APCIQ
L’Île-des-Sœurs, le 16 juillet 2020 – L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) vient de publier les plus récentes statistiques du marché immobilier résidentiel de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, établies d’après la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers.
Après avoir démarré l’année 2020 sur les chapeaux de roues, le marché de la revente de Montréal a été brutalement freiné par une crise sanitaire sans précédent. Ainsi, 10 138 propriétés résidentielles ont changé de mains dans l’ensemble de la RMR, soit 36 % de ventes en moins qu’à la même période un an auparavant.
Ventes
- Une rupture marquée de la croissance des ventes a été enregistrée au deuxième trimestre, après 23 trimestres consécutifs de hausses soutenues des ventes dans la région.
- En termes relatifs, les ventes de maisons unifamiliales (5 795) ont été plus épargnées (-32 %)
. - Toutefois, la copropriété, qui était un segment touché inégalement selon les secteurs géographiques par les effets directs de la crise sanitaire, a chuté de 39 % (3 490). Les petits immeubles à revenus de deux à cinq logements (842) ont subi la plus forte baisse d’activité (‑42 %).
- Alors que les ventes ont affiché une diminution de -24 % sur la Rive-Nord de Montréal et à Saint-Jean-sur-Richelieu, le repli a été plus accentué à Vaudreuil-Soulanges (-29 %) et sur la Rive-Sud (‑36 %). Les secteurs de Laval (-40 %) et de l’île de Montréal (-43 %) ont quant à eux accusé des chutes plus sévères au cours de ce deuxième trimestre, en partie attribuables à des mesures sanitaires plus strictes et étendues dans le temps compte tenu d’une propagation plus rapide du virus.
Prix
- Sur l’ensemble de la RMR, le prix médian a continué de croître rapidement pour la copropriété (293 500 $), l’unifamiliale (380 000 $) et le plex de deux à cinq logements (600 000 $), avec des hausses respectives de 13 %, 12 % et 10 %.
- Les secteurs de Saint-Jean-sur-Richelieu (+16 %), de la Rive-Sud (+15 %) et de la Rive-Nord de Montréal (+15 %) se sont démarqués par un nouveau bond des prix médians des unifamiliales. Les prix médians des secteurs de l’île de Montréal et de Vaudreuil-Soulanges (+11 %) ainsi que de Laval (+10 %) ont eux aussi affiché de fortes augmentations pour ce segment.
- Le prix médian des copropriétés a également bondi à Saint-Jean-sur-Richelieu (+16 %) ainsi que sur l’île de Montréal et la Rive-Sud (+14 %).
- Les petits immeubles locatifs de deux à cinq logements ont quant à eux connu une hausse importante de leur prix médian sur la Rive-Sud (+19 %) et sur l’île de Montréal (+14 %). Les prix des autres secteurs ont progressé beaucoup plus modestement, comme à Laval (+2 %), et se sont même repliés sur la Rive-Nord de Montréal (-5 %).
Inscriptions en vigueur
- En moyenne, quelques 13 443 propriétés résidentielles étaient affichées dans l’ensemble de la RMR d’avril à juin. Il s’agit d’une diminution de 31 % et du 20erecul trimestriel consécutif à ce chapitre, reflétant cette fois-ci le gel des mises en marché pendant une partie du trimestre.
Conditions du marché et délais de vente
- Au deuxième trimestre, la mise en pause du marché de la revente en raison de la crise sanitaire a fait chuter les ventes et les nouvelles inscriptions de manière équivalente, ce qui s’est traduit par le maintien de conditions de marché toujours très favorables aux vendeurs.
- On se trouve dans une situation où il reste moins de 4 mois d’inventaire dans les segments de l’unifamiliale et de la copropriété. Le segment des plex demeure à moins de 5 mois d’inventaire.
- Globalement, les conditions du marché confèrent un pouvoir de négociation particulièrement important aux vendeurs, pour toutes les catégories de propriétés; de nombreux secteurs connaissent une surchauffe engendrant de la surenchère.
« La région de Montréal a été plus touchée que les autres régions de la province par la propagation du virus, ce qui a eu un impact significatif tant sur le nombre de transactions que sur les mises en marché au deuxième trimestre. Le redressement de l’activité s’est toutefois produit rapidement dans les secteurs périphériques aux îles de Montréal et de Laval, dès la mi-mai », remarque Julie Saucier, présidente et chef de la direction de l’APCIQ.
« Les conditions de marché sont restées favorables aux vendeurs dans la plupart des secteurs et des catégories de propriétés, même si l’on observe un relâchement dans plusieurs sous-secteurs de l’île de Montréal. La copropriété est davantage concernée par ce phénomène, qui n’affecte pour le moment aucunement la forte croissance des prix et les délais de vente, ces derniers figurant parmi les plus courts jamais enregistrés depuis 2000 », constate Charles Brant, directeur de l’analyse du marché à l’APCIQ.
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